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Les hirondelles de Kaboul – Yasmina Khadra

yasmina khdra

Dans un Kaboul caniculaire, parmi les ruines du désastre et celles des esprits, deux hommes et deux femmes cherchent un sens à leur vie : un bourgeois déchu, une avocate interdite d’exercer, un geôlier s’amenuisant à l’ombre des exécutions publiques et une épouse aux prises avec une maladie incurable. A travers leur quête de la dignité humaine, le martyre d’une nation traumatisée par les guerres et la folie, livrée aux sortilèges des gourous et à la tyrannie des taliban. Et pourtant, là où la raison semble perdue, l’amour refuse de céder et se réclame du miracle. Mais qu’est-ce que le miracle dans un pays où « les liesses sont aussi atroces que les lynchages » ? 

C’est un livre qui met mal a l’aise, j’ai du plus d’une fois arrêter ma lecture car l’émotion me foudroyait.

Avec tout ce qui se passe en ce moment, je voulais un livre qui parle de l’orient, du Maghreb, du soleil et du sable. J’ai été servir avec ce livre de Yasmina Khadra que je connaissais déjà pour son livre Ce que le jour doit à la nuit. J’avais été touchée par ce roman si fataliste, et bien je pense que la fatalité est un fil rouge pour cet auteur.
L’histoire se divise en deux, Atiq, un geôlier d’un côté, et Mohsen, un intouchable de l’autre. La guerre a détruit leur vie il y a bien longtemps et ils ne sont plus que l’ombre d’eux même. Ils ont renoncé à leurs valeurs, à leur bonheur et tous deux voient leur femme s’éteindre à petit feu. Pour Atiq, c’est Mussarat qui est malade et qui se meurt. Pour Mohsen, c’est sa belle Zunaira qui ne réussit plus à vivre dans ce monde ou les femmes n’ont pas le droit d’être. Ces deux couples se rencontrent parfois sans le savoir et dévastent la vie des gens autour d’eux.
Dans cette guerre fortement menée par la religion, c’est une crise d’identité pour les habitants de la ville de Kaboul. Qui sont ils devenu maintenant que rire et chanter est interdit ?
Le doux Mohsen avait pourtant tout pour réussir, c’est un homme instruit, il était de bonne famille. Et voilà maintenant qu’il se trouve une pierre dans la main prêt à lapider une femme dont il ne connaît rien. Ou est l’humain dans tout ça ? Peuvent ils encore faire des choix ?
Choisit on vraiment de devenir un monstre ? Ou n’est ce que l’évolution naturelle de l’homme pendant la guerre ? Ce livre ne répond pas à ces questions mais il les pose.
Yasmina Khadra nous mène doucement, sans se presser vers le dénouement de cette histoire. On a beau pense que tout ira bien, ça ne va que de mal en pire. Parfois une lumière s’immisce entre les pages, et on a bien vite de fait de les tourner .. Et de revenir à cette tranquille fatalité que l’auteur sait si bien mettre en scène.
Les premières pages veulent nous faire croire que c’est les hommes, les personnages principaux de ce livre, mais on comprend bien vite que ce sont ces femmes: invisibles sous leur chadri qui n’ont le droit que de se taire et d’obéir. C’est elles qui rythment le roman, qui, derrière les hommes, mènent la danse. Leurs voiles est la seule touche de couleurs dans cette guerre qui détruit tout sur son passage. L’auteur les nomme les hirondelles de Kaboul. Un signe de paix dans cette ville en ruines ?

Ce livre nous force à penser aux fins que font des femmes comme Aisha Bibi, des femmes, devenues esclaves des hommes. Donc pour moi, c’est sans hésiter 5 BirdyBook !

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8 réflexions au sujet de “Les hirondelles de Kaboul – Yasmina Khadra”

    1. je n’ai jamais lu le livre dont tu parles. Mais c’est vrai que c’est un style particulier alors ça ne plait pas à tout le monde. Si tu dois te relaisser tenter un jour, lit « ce que le jour doit à la nuit » !j’avais adoré !

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