Drame, film

A voir pendant l'été… Mustang de Deniz Gamze Ergüven

Je reviens du cinéma où je suis allée voir Mustang. J’en avais entendu parler par des amis, on m’avait dit « oulala, c’est prenant ! tu ressors pas bien ! ». Et bien je pourrais limite arrêter la critique là. Car c’est ça Mustang, ça vous prend aux tripes et vous ressortez avec un je ne sais quoi qui vous rend mal à l’aise. C’est physique.

Comme je suis une bloggeuse digne de ce nom, je vais tout de même tenter d’ébaucher un semblant de critique plus développée.

La force du film est la vitesse avec laquelle on rentre dans l’histoire. Tout se passe si vite, qu’on a rien le temps de voir venir. Pendant tout le film on se dit « mais comment on en est arrivé là !? ». On passe du rire aux larmes en se demandant quand est ce que cela va finir. La punition semble disproportionnée à ce qui n’était censé être qu’un jeu.

Il n’y a aucune introduction à tout ça et pourtant on comprend tout, on n’a pas besoin d’explications supplémentaires pour anticiper l’horreur de la situation que ces jeunes filles prennent avec le plus grand calme.

Et là aussi, on touche un point important : il n’y a aucune scène violente, les 5 sœurs restent calmes pendant tout le film, un calme incroyable qui rend les événements encore plus atroces. Peut-être que si ça bougeait, si ça criait, on aurait moins de mal à supporter les faits. Mais au contraire, tout se fait avec l’accord de tous les protagonistes. Ou presque.

J’ai beaucoup apprécié le jeu des acteurs et je trouve les 5 actrices principales sublimes. Que ce soit d’un point de vue de la beauté mais aussi de leur geste, de leur naturel, de leur jeu, elles nous permettent toutes 5 de mieux comprendre cette culture qui n’est pas la notre. Un grand bravo au réalisateur qui a réussi à trouver 5 jeunes filles qui se ressemblent et qui auraient pu être sœur. Leurs yeux a toutes 5 sont très parlant et leurs regards nous accompagnent pendant tout le film.

Je ne suis pas du genre à tenir des discours du genre « ah quand même qu’est ce qu’on a de la chance en France, y’en a dans les autres pays qui mangent pas tous les jours, qui vont pas à l’école, qui peuvent pas se soigner ». Ca m’a toujours semblé absurde de comparer l’incomparable. Pourtant, je suis sortie de ce film en me disant « quelle chance j’ai ! ».

Alors pour moi, c’est un film à voir, et même peut être à revoir histoire de mieux digérer le résultat de ces 5 destins si durement bousculés.

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